J'ai faim
Ahah ! Beeeeennnntooooooooooooo !
?
??
…
Quoi ? Tu connais pas Niea_7 ?!?
Et c'est à la suite de ce dialogue édifiant que la vérité éclata au grand jour : Blue demon ne connaissait pas la mythique série Niea_7, du fameux Yoshitoshi Abe, qui décidément a oublié d'être con. On lui doit notamment la sublimissime série « Lain » (que je vous narrerai un autre jour, une chronique à la fois, vous êtes du MEDEF ou quoi ?), « Les ailes grises », et « Texhnolyze ».
Le synopsis est simple, une jeune étudiante, Mayuko Chigasaki galère comme une malade pour arriver à payer ses cours, son loyer, éventuellement à manger. Elle travaille dans les bains publics d'Enohana, sympathique bourgade perdue du Japon. En plus de toutes ses emmerdes, elle subie le squat sauvage de Niea, une extraterrestre, qui a élu domicile dans son placard.
Autant Mayuko est l'archétype de la japonaise sérieuse, laborieuse jusqu'à l'épuisement, économe (en même temps elle a pas le choix), discrète, autant Niea est une feignasse de compétition, gloutonne, faux cul, et la liste est longue, je vous en fais grâce (merci, de rien, non non j'insiste).
Elle invente tout de même la soucoupe volante sur secteur (110V, on est au Japon).
Niea n'est pas la seule extraterrestre, ils sont plusieurs et se baladent allègrement au cours de l'animé. Léger détail, ils ont des oreilles pointues et une antenne sur la tête. Ce qui n'empêche pas un protagoniste d'affirmer « ils se fondent complètement dans le paysage ». Mais oui bien sûr.
Et c'est là la grande force de cet animé, il y a une vraie réflexion sous la cascade de gags débiles, sur l'intégration, sur les efforts des aliens pour s'intégrer. Mais ceux ci sont cantonnés aux tâches ingrates (les mieux lotis sont serveurs dans un café, la classe), voire résidents sans emplois dans une décharge.
Le chara design (t'as vu Blue Demon ? Je cause comme les pros !) est très sympa, le style est simple sans excès. Le rythme est volontiers calme voire lent. Une marque de fabrique de Yoshitoshi, qui prend le temps de s'attarder sur des scènes simples, pour mieux marquer le contraste avec des courses poursuites déjantées. L'humour est omniprésent. Avec la situation de Mayuko, on pourrait très aisément sombrer dans un pathos à la Zola. Pas du tout. Même si là aussi on a une très profonde réflexion sur les précaires au Japon, ça reste tout de même léger et bon enfant.
En même temps je parle je parle, mais vous devriez déjà être en train de regarder Niea_7 (il paraît que c'est l'anagramme d'Alien ?) et pleurer de rire devant Niea en train de se battre contre une plante carnivore mutante en hurlant « BEEEEEEEEEEEENNNTOOOOOOOOOOOOO*!!!! »
* Le bento désigne le repas rapide mais de qualité, au Japon (extrait de « je me couche tous les soirs moins con grâce au Professeur Bougl)
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, je me suis bien poilé en lisant l'article ... sacré Bougl.. oui je connais pas et d'ailleurs j'attends que tu me passes cette superbe série... Bento.. miam...